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« On construit RT2012 ! » est une série de billets de blog chronologiques ayant pour but de présenter l’ensemble des démarches et des considérations qu’il faut avoir à l’esprit lorsque l’on souhaite construire un logement soumis à la RT2012, avec comme objectif la performance énergétique finale du logement.

Le but est de présenter chaque point ayant un impact sur la performance énergétique du bâtiment afin de limiter le plus possible les mauvais choix. En effet, il faut bien se rendre compte que chaque « point négatif énergétique » va devoir être compensé par quelque chose, que ce soit par une sur isolation, des vitrages très performants, des systèmes de chauffage à très haut rendement, etc … Et toutes ces compensations ont des coûts importants qui peuvent être évités grâce à une bonne conception.

Attention ! Ces articles ont une vocation à présenter l’impact des choix énergétiques sur les résultats réglementaires RT2012. Il faut bien garder à l’esprit que les résultats RT2012 peuvent parfois être assez éloignés de la réalité, et qu’ils ne peuvent servir de seuls guides de conception énergétique. Cependant, les conclusions de ces articles sont des règles de bonne conception générale valables dans la plupart des cas. En ce qui concerne la fiabilité des résultats RT2012, une autre série d’article à venir s’attachera à comparer les différences entre calcul réglementaire et simulation dynamique.

Le Terrain

Bien évidemment, avant même de construire un bâtiment, il faut un terrain. Hormis pour les précurseurs de la performance énergétique, le terrain n’entrait que rarement en considération dans la performance énergétique d’un bâtiment, pour la simple raison que la RT2005 était suffisamment peu exigeante pour que l’on puisse rattraper les « pénalités énergétiques » du terrain.

Ce n’est plus le cas en RT2012. Le choix du terrain va avoir des impacts très importants en terme de performance énergétique, et donc au final de coût. Il est d’ailleurs probable que cela se ressentira dans les années à venir dans la négociation du prix du terrain. En effet, à terrain globalement équivalent, un terrain très mal orienté ou mal ensoleillé peut facilement entrainer un surcout de 5 000 – 10 000 € en isolation, vitrage, etc … Il est donc parfaitement normal que le client répercute ce surcout sur l’achat du terrain, ou en tout cas le prenne en considération lors de la comparaison de deux terrains.

Quels sont les points importants d’un terrain qui vont jouer sur la performance énergétique ?

L’emplacement géographique

J’irai rapidement sur ce point car ce n’est pas un critère de choix (on ne va pas choisir de construire sa maison à Perpignan juste pour consommer moins de chauffage …). Il est évident que chaque zone à ses spécificités :

  • Consommations de chauffage fortes pour les zones H1
  • Consommations de chauffage très faibles en H3, mais probabilité importante de climatisation
  • Consommations de chauffage modérées en H2

Afin de ne pas pénaliser telle zone, la RT prévoit des coefficients correcteurs pour chaque zone qui fonctionnent plutôt bien

Les-zones-climatiques-RT-2012

Il faut tout de même garder à l’esprit que la consommation majeure d’un bâtiment en H1 restera le chauffage, alors qu’un bâtiment en H2 pourra faire jeu égal entre l’ECS et le chauffage, et que l’ECS sera le premier poste de consommation en H3 avec une possibilité de consommation par climatisation.

Cam conso zones

L’altitude

Tout comme l’emplacement géographique, l’altitude joue énormément sur les consommations de chauffage, et est également corrigé par des coefficients qui permettent de consommer plus en altitude qu’en plaine. Cependant, ces coefficients ne sont pas très généreux, et le bilan global est quand même pénalisant. Plus le logement sera construit en altitude, plus il sera difficile de le rendre conforme à la RT2012.

  • Altitude < 400 m : pas de coefficient
  • Altitude > 400 m et < 800 m : limite de consommation majorée de 20 %
  • Altitude > 800 m : limite de consommation majorée de 40 %

Ci-dessous, on peut voir l’impact de l’altitude sur la consommation d’un projet, avec la limite de consommation majorée suivant les cas :

Bbio altitude

On voit que le Bbio augmente plus rapidement que le Bbiomax. Les projets en altitude seront systématiquement plus difficiles à faire passer que les projets en plaine, malgré le bonus d’altitude. Ils nécessiteront donc une isolation conséquente.

La semaine prochaine, nous aborderons deux notions importantes liés au terrain, l’ensoleillement et l’orientation. La suite, au prochain épisode.