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Les propos de Christophe de Margerie, patron de Total, indiquant que le prix de l’essence allait inexorablement atteindre les 2 euros ont choqué le gouvernement et surtout Nicolas Sarkozy. Le président de la République s’est empressé de le recadrer.

Par les temps qui courent, il ne fait pas bon être porteur de mauvaise nouvelle. Et pourtant, le patron de Total ne fait qu’énoncer une évidence : le prix de l’essence va inexorablement atteindre les 2 euros le litre. D’ailleurs, je me fait devin à mon tour, et j’annonce que le prix du litre d’essence va inexorablement atteindre les 3 euros, 4 euros, 5 euros … Je n’ai pas grand mérite, c’est aussi difficile que prédire que le soleil se lèvera demain.

L’exploitation de n’importe quelle ressource naturelle non renouvelable suit une loi bien connue qui s’appelle le pic de Hubbert : la production croît, puis passe par un maximum, avant de décroitre inexorablement, quoi qu’on fasse. Par exemple, le pétrole extrait en Europe (principalement en mer du Nord) est passé par un maximum en 2000, et depuis, la production décroit.

Hors d’après l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie), le pic mondial de production de pétrole a été atteint en 2006. La production de pétrole dit « non conventionnel » permettra de maintenir la production pendant quelques années encore, mais à un coût supérieur.
Hors la consommation, tirée par la croissance économique, ne fait que croitre. Fatalement, les deux courbes vont se croiser, et là, la simple loi du marché va tirer les prix vers le haut, et de manière très brusque et violente.

Dans ce cas, le premier réflexe est de se dire : ok, je vais changer d’énergie (quand c’est possible). Pour une habitation, c’est relativement simple. Le problème, c’est que vous ne serez pas le seul à avoir cette idée, et qu’au niveau mondial, de gigantesques mouvements de transferts d’énergie auront lieu. Ce qui accroitra la demande de la nouvelle énergie choisie. Ce qui augmentera le coût de cette nouvelle énergie (évidemment, ces mécanismes de transferts seront plus ou moins forts selon l’énergie, et certaines y seront plus sensibles que d’autres, mais elles y seront toutes sensibles).

Mais alors, n’y a t-il pas de solution ? Si : la seule solution, c’est de consommer moins, beaucoup moins. Et le peu qu’il restera, choisir une énergie locale et renouvelable. Ce raisonnement est valable pour tous les secteurs, mais il est plus ou moins facile à appliquer suivant les secteurs. Dans le cas des habitations, c’est d’ores et déjà possible. Rénover son habitation pour la rendre très performante est une nécessité environnementale, et est en train de devenir une nécessité économique.